novembre 30, 2022

Le chien

Le chien

Ce soir, les nuages me tendent les bras !
Un chien de nuage tient un journal dans sa gueule
et il me regarde d’un air doux,
comme s’il m’apportait le journal de ma vie
sur lequel il n’y aurait écrit que des bonnes nouvelles,
des choses très gentilles,
pour me dire que, là haut,
les dieux et les déesses,
Vénus et Jupiter, et tous les autres,
sont très contents de moi,
contents que je célèbre la Beauté qu’Ils sèment tout en couleurs
dans l’infini du Ciel.

C’est si beau ce ciel,
comme un tableau, une scène de théâtre
où tout bouge et change vite
pour que je ne me lasse pas,
pour que mon émerveillement devant le rose, le gris, le bleu,
le blanc, le pâle, le saumon, le feu,
ces serpents qui surgissent
et cette foule d’Anges de coton doux,
et ce froufroutement de Lumière,
pour que mon émerveillement devant tout cela reste constant,
et qu’à la fin seulement,
longtemps, longtemps après ce défilé insensé de Beauté,
dont seuls les oiseaux et moi semblent ne pas pouvoir perdre un souffle,
oui, qu’à la fin seulement,
quand la nuit aura tout recouvert,
je puisse m’écrier : «Bravo et merci à vous, Créateurs d’Infini !»

Ce ciel bien aimé, où personne ne gagne, ni ne perd,
où personne n’a tord ou raison,
mais participe à l’éphémère et bouleversante Beauté
de l’Instant !

Voilà le Sang du Soleil qui coule dans les veines du Ciel.
Cet orangé palpitant flamboie dans ces centaines de veines-nuages
qui irriguent le ciel.
Et je ne sais pas choisir une couleur, une forme que j’aimerais mieux.
Il me les faut toutes, telles qu’elles jaillissent et s’offrent à moi.