Mes mots

Abécédaire

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Abécédaire
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A

ANTIGONE est un personnage de théâtre qui m’a obsédée. C’est elle qui m’a donné envie de devenir actrice. J’ai eu la chance de l’interpréter. Dire non, désobéir, ancrer son devoir dans des lois non-écrites, ne pas avoir peur de déplaire mais faire ce que l’on doit sans avoir peur d’en mourir : Rien ne pouvait me faire plus rêver. Dans mes livres, certains de mes personnages ont cette force et ce sale caractère comme « Ophélie n’est pas de cet avis ».

B

BARBARA ses mots, sa voix et me voilà en Poésie ! Je l’ai tant et tant écoutée… Je ne suis jamais aussi bien qu’ à l’ombre de son piano noir. Un jour, j’ai écrit des textes pour elle. Elle ne les a jamais chantés mais elle m’a téléphoné puis écrit… Une partie de moi a courru vers elle et je l’ai nommée marraine, soeur, mère de ma passion pour les mots et le spectacle. Parfois quand la beauté et la magie m’enveloppent, je sais que c’est elle qui se penche sur ma vie.

C
CHAMBON SUR LIGNON, on dit «Le Chambon sur Lignon». C’est un village de Haute-Loire. Terre de forêt, de vent, de sources et de volcans. Terre de tolérance, d’espace et de liberté. Terre de mes ancêtres, de mes amours. Terre donneuse d’énergie. Terre d’altitude : 1000 mètres, c’est pour moi, la bonne distance entre Ciel et Terre ; entre ETRE et DEVENIR. Dans mes histoires, les arbres, la neige, les rivières viennent de là.
D

DESIR, comme la première étincelle de verbes qui me mettent en appétit et qui ne demandent qu’à flamber : aimer, écrire, jouer. Mon quatrième prénom est Désirée !

E

ECRIRE, c’est une page blanche comme une étole de silence jetée sur le brouaha du monde, pour faire entendre sa musique intérieure. C’est du temps et de la solitude, une deuxième chance de parole plus juste. Ecrire, c’est un acte de dépouillement qui rend plus léger et un travail de jardinier : labourer et planter des forêts de mots qui peut-être, un jour, fleuriront. C’est aussi dangereux et indécent. Ma seule façon de vivre dangereusement.

F
FRAGILE, comme la neige, le givre, la soie. Comme tout ce qui est précieux. Avancer avec sa fragilité, sans bouclier, c’est préférer souffrir plutôt que renoncer à soi-même. Se mettre en danger, comme les héros des contes qui finalement ne s’en sortent pas si mal face aux loups, aux ogres et aux dragons !
G
GRANDIR ! Ah, si je pouvais mesurer 1,70 m ! Comme dans les contes de fées, je rêve de m’endormir petite et de me réveiller grande ! En attendant, que mon corps m’obéisse, le chemin des contes me semble toujours un bon moyen de grandir « de l’intérieur ». Je me suis vraiment offert une deuxième enfance avec la littérature enfantine que j’ai découverte avec mes enfants ! Elle m’a fait autant de bien qu’à eux ! Et aujourd’hui, quand j’écris je ne suis jamais une grande qui parle à des petits, mais moi, le coeur battant en route comme eux dans un monde que je découvre, pas à pas, merveilleux ! Et j’ai la certitude que je n’ai pas du tout fini de grandir. Tant mieux !
H
HISTOIRE ! La vie est une histoire ! Ecrivez vos vies-histoires ! Voilà ce que j’aime dire aux enfants que je rencontre depuis que j’ai compris, éblouie, que nous étions les seuls et uniques héros de nos vies et que quoiqu’il arrive, il ne tenait qu’à nous de faire de notre vie, une belle histoire…
I
INSOLENCE ! Quel beau programme ! Mes personnages sont souvent insolents, comme Ophélie. Ah, la belle insolence qui fait désobéir, claquer les portes, prendre des chemins de traverse ! Rire au nez de ceux qui savent, qui promettent le pire et qui définissent des règles ! L’insolence du jour qui se lève ! Il faut de l’insolence pour écrire, créer, exister ! C’est de la lave vive, l’insolence ! De la pure énergie ! On m’a souvent traitée d’insolente ! Cela m’a toujours fait plaisir ! C’est ma forme de résistance !
J
JOIE ! Comme un délicieux tressaillement, un bel appétit d’enfance ! Aucune théorie, aucun discours ne pèse plus d’un quart de plume face à la simplicité et l’évidence de la joie !La joie ne passe pas par l’intelligence et cela me rassure. La joie me fait souvent déboucher mon stylo, mais c’est elle aussi qui me le fait fermer, car il y a tant de joies à croquer, à partager, à répandre, en urgence ! Ah, les éclats de rire des enfants.
K
KILIMANDJARO, parce que c’est un mot rigolo ! Le dire, c’est déjà une aventure. Sur tous les tons, cela devient un bon exercice pour un comédien. Et c’est aussi un bon sujet de comptine, pour se balader avec les mots en attendant d’y aller pour de bon ! Et puis ça fait plus rêver que Kiwi.
L
LEO ! J’ai toujours dit plutôt Ferré ! « Ce n’est pas le mot qui fait la poésie, c’est la poésie qui illustre le mot » « Toute poésie destinée à n’être que lue et enfermée dans sa typographie n’est pas finie, elle ne prend son sexe qu’avec la corde vocale, tout comme le violon prend le sien avec l’archer qui le touche ! » Ses mots, sa musique et sa voix ! Mais surtout ses mots, ses mots, ses mots. Imprimés, indélébiles, inoubliables. J’y habite, j’y respire.
M
MAMAN ! Voilà un rôle épatant. Un rôle que je n’aurai pas déserté ! Je suis entrée dans la peau du personnage à 16 ans et je savais que ce rôle là allait durer toute la vie ! 4 enfants plus tard, le voyage a été à la hauteur de ma joie instinctive ! C’est un mot qui s’entend bien avec cet autre mot, trésor des écrivains : MEMOIRE
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N
NOURRIR ! De pain, de joie, de confiance, d’amour ! Dans ce mouvement vers l’autre, être plutôt la cuillère qui nourrit que l’épée qui tue !
O
OFFRIR ! Son temps, ses histoires, ses désespérances.
P
PHILIPPE, de la vie, mon cadeau merveilleux.
Q
QUI est là, à écouter mes secrets ?
R
REGARDER ! Je suis une contemplative mais aussi une dévoreuse oculaire ! Mes yeux ont faim de la beauté des grands espaces.C’est un crime de laisser se perdre des levées de brume sur les bois, des réveils de bêtes, des courses de nuages. Pour l’opéra du monde, j’aime être à l’heure ! Et si je pouvais, je courrais toutes mes journées, de spectacle en spectacle.
S
SOLEIL. Parce qu’un seul rayon et tout est transformé. L’inimaginable s’étale sous nos yeux. Savoir qu’un rayon de Soleil peut toujours venir vous cligner dans l’oeil !
T
THEATRE : un rideau rouge comme un coeur qui bat au plus juste. Comment expliquer cette fascination de la scène, de ces lieux inventés pour faire rêver, exister, pour sauver du quotidien. Comment expliquer cette peur et ce désir de descendre dans l’arène, face aux autres, au destin, à soi-même. Peut-être pour essayer d’être extra-ordinaire. Ma vocation de sorcière ?
U
UNIQUE, l’histoire qu’on écrit, celle de nos vies. Alors, osons nous inventer un beau rôle !
V
VIDAL, Monsieur Vidal ! J’avais 15 ans quand j’ai poussé la porte de son théâtre, le théâtre de L’Arlequin. C’était un enfant comédien de plus de 60 ans. Quand il disait « Théâtre », quelque chose tremblait quelque part dans l’air, en nous, ou bien était-ce simplement sa propre joie… Le théâtre était sa vie. Et sa vie était intuition, tolérance, accueil. Il apprenait à travers le théâtre à des adolescents qui avait souvent plus de trente ans, à s’aimer. On lui disait  » Maître » avec tendresse comme il l’avait lui-même dit autrefois à Louis Jouvet. Maintenant qu’il est parti, léger, pour un théâtre lointain, je me demande qui sur cette Terre, me saura comme il me savait : par coeur !
W
WAGON ! Parce que pour la nourriture, les larmes ou les mots, j’en fait toujours trop ! J’en fais vraiment un wagon !
X

X… Je rêve de XS, mais je penche invariablement vers le XL ! Qui me libèrera des régimes et cours de gym ? Ah, les mamans éléphants ont de la chance de pouvoir manger à volonté.

Y
YOYO : je ris, je pleure, je ris, je pleure. Je ris, je pleure, je ris, je pleure… Et vous trouvez ça rigolo ?
Z
ZUT ! Qu’est ce qui m’a pris de vous raconter tout ça ? C’est n’importe quoi.
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