Je marchais dans les bois. Chaque jour. Chaque jour, la même promenade, pour ne pas me perdre sûrement, mais aussi parce que la nature dans sa générosité n’est jamais la même d’un jour à l’autre et qu’ainsi sur le même chemin, chaque jour, tout est nouveau, imprévu. Pourtant, au bout de centaines de jours, un arbre a fini par s’étonner, peut-être s’inquiéter, de me voir toujours revenir, fidèle, obstinée. C’est comme s’il avait pressenti ma quête. Et je l’ai entendu de sa belle voix d’arbre me demander avec douceur : «Petite fille, petite fille, que viens-tu chercher ?» Car les arbres qui ne sont pas qu’écorce savent reconnaître sous l’écorce charnelle vieillissante, une petite fille. De ma rencontre avec cet arbre protecteur de Haute-Loire est née l’histoire de Leïla et de l’arbre du désert.